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L'École impossible de la psychanalyse
Jacques Lacan au tableau noi

Psychanalyste n’est pas une profession, ni une fonction sociale, plutôt la façon éthique d’assumer une sorte de "suicide social". 


Le lien social qu’induit le Discours de l’Analyste libère de toute nécessité de groupe, sa dialectique concurrence la doctrine des religions, et la notion de foi y apparaît dès lors nettoyée de toute mousse religieuse.

 

Lacan disait : « Je suis celui qui a lu Freud » et aussi, peu avant sa mort, en 1980 : « (…) je n'ai jamais prétendu dépasser Freud, comme me l'impute un de mes correspondants, mais le prolonger. »

 

Voilà la psychanalyse authentique, dont l’exploit est d'exploiter le malentendu, qui est de structure, avec, au terme, une révélation qui est de fantasme.

 

« Le psychanalysant est celui qui parvient à réaliser comme aliénation son "je pense", c’est-à-dire à découvrir le fantasme comme moteur de la réalité psychique, celle du sujet divisé. Il ne le peut qu’à rendre à l’analyste la fonction du (a), que lui ne saurait être, sans aussitôt s’évanouir. »

 

Il n’y a pas plus de contradiction interne dans les livres de Freud que dans les douze mille pages de l’enseignement de Lacan, seulement une logique en mouvement où la théorie ne s’oppose nullement à la pratique comme dans le disque ourcourant, mais retrouve son sens originel, du Grec "theôria", de se fonder sur la pratique pour en éclairer les modalités concrètes. Lacan : « Dites-vous bien que la θεωρια [theôria] dont le terme naît à la même époque - si contemplative qu’elle puisse s’affirmer et elle n’est pas seulement contemplative, la πρᾶξις [praxis] d’où elle sort, la pratique orphique, le montre assez - n’est pas, comme notre emploi du mot "théorie" l’implique, l’abstraction de cette πρᾶξις [praxis], ni sa référence générale, ni le modèle, de quelque façon qu’on puisse l’imaginer de ce qui serait son application, elle est, à son apparition, cette πρᾶξις même: la θεωρια [theôria] est elle-même l’exercice du pouvoir de το πρᾶγμα [to pragma], la grande affaire. »

Christian Dubuis-Santini

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